BACTRIANE ET ART GRÉCO-BOUDDHIQUE
S’il existe un art original entre tous c’est bien celui du Gandhâra: né de la rencontre des cultures grecques et indiennes entre le Ier et le VII ème siècle après J.-C., il se développera dans un triangle géographique qui correspond aujourd’hui à la partie d’Afghanistan située au Nord de la rivière Kabul englobant jusqu’à l’entière vallée de Peshawar au Pakistan. Après l’invasion de cette région par Alexandre le Grand de Macédoine en 327 avant J.-C., l’apôtre Thomas rencontre le roi du Gandhâra Gondopharès alors qu’il voyage vers l’Inde.
Il découvre alors que dans la partie la plus à l’Est de l’Ancien Monde, encore influencée par les critères esthétiques classiques, on commence à l’époque du Christ à représenter Bouddha sous une forme humaine et non plus seulement avec de simples attributs. Cela constitue une énorme révolution, induisant un art réaliste de grande qualité lié aux techniques de sculpture gréco-romaines en ronde bosse (utilisant le stucco et le schiste gris local) et inventant une iconographie liée à l’inde bouddhiste.
Cette période d’or du Gandhâra, ou les chinois venaient en pélerinage, est celle des rois bouddhistes de la dynastie Kushan, déterminante pour l’art et l’architecture.
Malheureusement l’invasion des Huns en 450 après J.-C., suivie par celle des Sassanides aidés des Turcs, fait retourner le Gandhâra sous la suzeraineté Perse en 568 signant ainsi la fin de cette période exaltante.